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La culture de l’amélanchier

La culture de l’amélanchier.

Dormance hivernale… le verger rêve du printemps à venir. C’est le moment pour nous de bouturer. Une première petite taille, en choisissant soigneusement les rameaux à prélever afin de reproduire nos amélanchiers sans perdre de temps. Outre les espaces encore à pourvoir dans nos haies fruitières, nous disposons également d’environ 20 ares à planter, presque attenants, en montant Lancharre.

Première saison, deuxième hiver

Quoi de neuf sur nos plants déjà en place ? Et bien il est fascinant d’observer leur comportement végétatif. Depuis l’été dernier, où l’on s’est réjoui d’une première mise à fruit, les différents scions qui s’érigaient depuis la “couronne” – c’est le terme que l’on utilise pour désigner la base du plant d’où partent les drageons –  se sont étoffés. Des rameaux secondaires ont poussé sur les côtés. En effet, là où il y avait un bourgeon floral sur le scion, voire une grappe de fruits, un rameau a poussé quasiment en angle droit. De sorte que nos scions du printemps dernier comptent désormais plusieurs branches secondaires. C’est là le mouvement général de l’amélanchier que certaines techniques de taille peuvent induire. 

ramification amélanchier

Chez nous, à ce stade, rien de particulier à faire. Certains amélanchiers reçus, obtenus par le bouturage de scions, seront à tailler afin de leur faire développer leur fameuse couronne. Mais nous attendrons l’hiver prochain afin de voir venir. Pour les autres, la majorité, leur couronne est déjà relativement formée et hormis nos boutures ainsi que quelques branchages et drageons “inutiles”, rien d’autre à tailler. On les sent en pleine forme, vigoureux.

Reconnaître les bourgeons apicaux et foliaires

Chez l’amélanchier, on distingue aisément le type de bourgeon auquel on a affaire : feuille ou fleur. Les bourgeons apicaux (floraux), sont d’aspect plus charnu, duveteux, bombés. Au contraire, les bourgeons foliaires sont plus brillants, plats et bien collés à leur branche. Sur les rameaux d’un an, l’extrémité est à dominance apicale, les bourgeons à feuilles viennent plus bas.

la culture de l'amélanchier

Par ailleurs, il nous semble que sur l’amélanchier comme sur son cousin le pommier, certains bourgeons maintiennent un statut indécis jusqu’au débourement, fonction de la quantité de sève disponible, donc du climat et de la richesse du sol, de la vigueur de l’arbre. Chez le pommier, on appelle ces bourgeons des “dards”. 

Sur l’amélanchier, les fleurs éclosent en même temps que les feuilles. Fin mars, l’arbrisseau s’étoile de mille fleurettes blanches délicates et généreuses. La dominance apicale, à l’extrémité des branches, révèle bien le phénomène d’acrotonie : la sève alimentent de manière privilégiée les bouts des branches, donc les bourgeons floraux qui donneront non seulement des fruits, mais aussi d’où pourra partir dès la fin d’été un rameau secondaire.

floraison amélanchier

Taille et bouture

Ainsi, l’objectif principal de la taille est d’amener l’arbre à développer des ramages bien pourvus en branches secondaires ou latérales, qui vont aussi porter des fruits. Quoi qu’il en soit, ceci est un comportement naturel de l’amélanchier. Il s’agit donc de privilégier depuis la couronne des branches principales, limiter le drageonage, et améliorer la structuration desdites branches, si elles peuvent avoir tendance à partir trop droite, à “faire du bois”, dû notamment à la compétition pour l’ensoleillement.

Pour nos boutures, nous avons prélevé principalement des drageons peu désirables. Mais le besoin de jeunes plants nous a aussi amené à couper certaines branches “trop” élancées.  

dragonnage amélanchier

Pour les boutures ligneuses, ne pas oublier de les disposer de préférence au Nord ou du moins à l’abri du soleil. En effet, trop d’exposition inciterait nos petits rameaux à bourgeonner trop tôt, à produire de la branche et de la feuille alors qu’il leur faut avant tout des racines… une métaphore immanente ? 

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